« Ma naissance était un sujet bien trop présent dans notre famille. Ma mère en parlait très souvent, un grand sourire aux lèvres, lors des fêtes en famille. Comme si cette histoire était nouvelle à chaque fois qu’elle la racontait tout en regardant mon père avec cet amour qui pétillait encore dans ses yeux noirs. Tu vois, mon père, Kurt James, était un militaire allemand en mission en coré du sud. Il devait libérer des otages dans une université. C’est là qu’il a rencontré ma mère et, selon elle, ils sont tombés fou amoureux l’un de l’autre au premier regard. Ma mère, June Young, est tombé enceinte de moi par accident et elle n’avait que 19 ans, à la grande déception de mes grands-parents. Pas qu’ils étaient déçu d’avoir un petit-fils, mais plutôt déçu de l’irresponsabilité de ma mère.
Je vis le jour en un bel après-midi d’été, le 28 juin 1989, dans une base militaire puisque ma mère avait suivi mon père afin de s’éloigner de mes grands-parents en colère. Selon les dires de ma mère, j’étais un bébé énorme ! *rires* Elle me nomma Mark, ce qui voulait dire '' Dieu romain de la guerre ''. Mon deuxième nom provient de mon père. Jay, étant un diminutif de James. Ma naissance fut un moment si joyeux dans la vie de mes parents qu’ils décidèrent de se marier quelques jours après.
Je n’avais que 2 ans lorsque mon père quitta son métier afin de passer plus de temps en ma compagnie. Nous déménageâmes à Atlanta, là où je vécu le reste de ma vie. Mon père se trouva un emploi en tant qu’homme d’affaire. Même s’il ne le disait pas, je le savais qu’il détestait son emploi. Lorsqu’il revenait du boulot, il allait directement au bar que nous possédions dans la maison et se saoulait jusqu’à s’endormir. Ma mère s’occupait la majorité du temps de moi. Elle était malheureuse, mais cela, elle ne le disait pas non plus. Je peux encore me l’imaginer pleurer dans sa chambre lorsque mon père quittait le matin. Je me sentais de plus en plus seul et je n’avais que 4 ans. Je m’occupais alors avec mes nombreux jouets que m’offraient mes grands-parents.
Ce fut à l’âge de 5 ans qu’arriva ma petite sœur, Skye. La grossesse avait été gardé secrète, donc sa naissance fut une surprise pour moi … Ne me regarde pas comme ça ! J’étais qu’un gosse. Je croyais que ma mère devenait extrêmement obèse, c’est tout… Bref, c’était la nuit du 12 février 1994. Nous étions tous à l’hôpital et lorsque mon père entendit qu’il s’agissait d’une petite fille, il sauta de joie dans les couloirs. Je n’avais jamais vu mon père aussi joyeux depuis notre déménagement. Je me suis dit que la naissance de ma sœur allait peut-être arranger les choses. Que peut-être, tout allait changer. Nous sommes tous entré dans la chambre d’hôpital où ma mère était couchée sur le lit, un bébé dans les bras. Je me suis approché doucement pour la regarder de plus prêt. Elle semblait si petite et fragile. Ma mère m’a souvent dit que la première chose que j’ai dit en la voyant, c’était qu’elle ressemblait à une princesse. *rires* Crois-moi, elle était tout sauf une princesse. En grandissant, j’étais son idole. Elle imitait tout ce que je faisais, disait tout ce que je disais et faisait tout ce que je faisais. Bref, un vrai miroir.
Skye semblait avoir rendu mon père plus calme. Il la chouchoutait et faisait tout ce qu’elle souhaitait. Il faut le comprendre. Elle était sa petite princesse. Avec moi, cependant, il était dur et sévère. Il voulait m’apprendre à devenir un vrai homme. Voilà pourquoi, dès l’âge de 10 ans, il m’amenait chasser à toutes les fins de semaine afin de m’apprendre à manier des armes telles l’arc, le fusil de chasse et même l’arbalète. Quant à ma sœur, je lui apprenais tout ce que mon père m’apprenait, mais en cachette. S’il nous avait pris en flagrant délit, j’aurais sûrement été puni pour le restant de ma vie ! *rires* Bah quoi ! Elle devait apprendre à se défendre !
Les disputes qu’avaient mes parents lorsque j’étais très jeune se remirent à exploser quand j’atteignis l’âge de 15 ans. Je n’ai jamais vraiment su pourquoi, mais je sais que le problème d’alcoolisme de mon père était dans les sujets de disputes. Ma mère fini par s’épuiser de tout cela et prit la décision qui nous brisa le cœur à moi et Skye. Mes parents se sont divorcer et ma mère quitta le pays afin de retourner vivre auprès de ses parents en Coré. Mon père tomba très vite dans une dépression et retomba encore plus dans l’alcool. Heureusement pour nous, il ne devint pas violent. Il rapportait pourtant plusieurs femmes à la maison que moi et ma sœur n’aimions pas. Elles étaient toutes des cruches ! … C’est vrai, crois-moi ! Elle nous prenait pour des gosses de 4 ans. C’était horrible à voir… Jusqu’au jour où mon père ramena Deborah Johnson. Elle venait tout droit de New-York et nous parlait comme si nous étions des adultes. Pour une fois, moi et ma sœur étions contents du choix de mon père. Ce fut quelques années plus tard, alors que j’avais tous justes 19 ans, que mon père et Deborah se maria. Il était à nouveau heureux et il ne toucha plus jamais à l’alcool depuis. Malheureusement pour lui, il était trop tard. Sa surconsommation d’alcool avait développé un cancer.
Je voulu donc devenir médecin afin d’aider mon père. J’avais 20 ans lorsque j’entamai une université de la médecine à Atlanta. Les cours me démoralisaient et ne me plaisait peu. Cependant, l’état de mon père ne faisait qu’aggraver. J’ai pourtant changé de voie, m’en allant plutôt dans une université afin de devenir ingénieur. Mon père me disait qu’il était fier de ce que j’étais devenu. Cela me poussa donc à continuer dans mes études qui, pour une fois, me plaisaient.
Les années passaient et mon père vivait encore. C’était un miracle ! Quant à moi, je m’étais trouvé un emploi, à l’âge de 21 ans, dans une compagnie en tant qu’ingénieur. Je ne pouvais pas être plus heureux. Ce fut 1 an plus tard où tout s’écroula. Tu sais très bien de quoi je parle. J’étais au deuxième étage, avec ma sœur. Nous étions en train d’écouter la télévision lorsque nous avions entendu le cri de mon père suivi des ceux de Deborah. Moi et Skye étions allé voir ce qui c’était passé. Mon père était sur le sol, ensanglanté, mais encore vivant. Deborah, quant à elle, avait la carabine à mon père dans les mains et tremblait en sanglotant. Un peu plus loin gisait au sol un cadavre comme on le voyait dans les films. J’étais figé sur place. Ma sœur s’était précipitée vers mon père en pleurant et en criant d’appeler une ambulance. Mon père, mourant, m’a demandé de m’approcher. Il m’a dit qu’il était fier de moi et de ma sœur, de faire très attention à moi et de quitter la maison le plus vite possible avec le plus de ressources possibles. Il m’a aussi fait promettre de protéger Skye, ce que je lui promis. Puis, avant de mourir, il prononça ces mots… '' Je vous aime tant ''. *soupir*
Deborah, moi et Skye avions quitté la maison après avoir ramasser le plus de choses possibles et sommes partie à la recherche des militaires pour nous aider. Ce qui se passait était donc vrai. Nous étions vraiment à la merci des morts vivants. Nous avions visité plusieurs groupes qui finissaient par nous bannir dû à la faiblesse de Deborah qui s’était blessé aux genoux. Une année complète passa et toujours rien. Nous étions seuls contre le monde. Deborah fini par mourir d’une maladie qui nous était encore inconnu. Nous avons donc passé une autre année dans le froid et dans la peur jusqu’à ce qu’un groupe nous prenne sous leurs ailes. Le leader me semblait sympa, jusqu’au jour où je découvris leurs vrais intentions. Ils étaient des cannibales. Ils tuaient des innocents afin de se nourrir... De nous nourrir ! Ma sœur était terrifiée à l’idée d’être en leur compagnie. Heureusement, le leader nous épargna à la seule condition que je contribue à leur groupe. Il m’amena donc à '' l’abattoir '' où il m’obligea d’assommer un pauvre innocent avec un bat de baseball pour ensuite l’égorger comme un animal. Je n’étais pas capable de le faire. Je pleurais, je voulais qu’il me laisse tranquille. Ses seules paroles furent '' T’inquiète le jeune… Tu vas t’habituer ''. J’ai honte de l’avouer, mais il avait raison. Ma première victime fut très difficile à tuer. J’en ai pleuré et fait des cauchemars. Ses cris me hantent encore. Mais, après ma cinquième victime, j’en prenais plaisir. Je ne me reconnaissais plus… Skye avait peur de moi. Elle me demandait d’arrêter. Au tout début, je ne voulais pas m'arrêter. Nous étions loger et nourrit ! Cependant, lorsque le leader m’amena une jeune adolescente, je ne fus pas capable de la tuer. Je voyais en elle ma petite sœur. Il me traita de lâche, de mauviette. C’est à ce moment que je fis la pire erreur de ma vie. Je m’en pris au leader. J’ai tenté de le tuer. Bien sûr, il était plus fort que moi et pris vite le dessus. Il me donna alors deux choix. Soit il me laissait partir, soit il me tuait devant ma soeur. Évidemment, je choisi de vivre. Malheureusement pour moi, il ne me laissa pas partir avec Skye. '' Oh, tu peux t’en aller… Mais la p’tite reste avec nous. '' À ce moment, j’aurais préféré mourir. Ils me jetèrent donc dehors de force. La promesse que je fis à mon père… de protéger Skye… Je sentais l’avoir failli. Je peux encore l’entendre appeler mon nom en criant. Elle avait peur, tu vois. Elle est entre les mains de psychopathes. Je me suis donc promis que j’allais retourner la chercher. Cependant, je suis seul. Voilà un an que je cherche un groupe qui m’aiderait à sauver ma sœur des griffes de ces cannibales, mais je n'ai trouvé personne… Personne sauf toi, Lucy. »
L’animal aboya en agitant la queue tout en fixant Mark de ses grands yeux noirs. Le jeune homme soupira.
« Je ne sais pas pourquoi je t’ai raconté tout ça… Tu n’es qu’un chien. »
Lucy aboya à nouveau en se collant à son nouveau maître. Mark afficha un sourire et caressa le long pelage blanc de sa compagne.
« Au moins, toi, tu me comprends. »
Mark s’installa donc prêt du petit feu de camp qu’il avait préparé en plein milieu de la pharmacie. Il ferma les yeux espérant pouvoir dormir cette nuit. Lucy se colla à son maître et s’endormi rapidement. Peut-être demain allaient-ils être chanceux et trouver un groupe. Peut-être…
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