La marche fut longue, mais elle en valait la peine. Cela allait faire un an qu’il était seul. Le groupe du Terminus l’avait banni et avait gardé sa sœur. Depuis ce jour, il s’était promis d’aller la chercher. Peut-être était-elle morte. Il ne pouvait le savoir. Cependant, il préférait espérer de la revoir vivante.  Lucy, le chien qu’il avait trouvé quelques jours après son bannissement, trottinait aux côtés du jeune homme qui marchait d’un pas décidé en direction d’une petite banlieue d’Atlanta. Cela faisait des années qu’il n’avait pas mises les pieds dans cette grande ville.

Il tenait fermement sa machette dans sa main droite tout en ayant le regard fixé droit devant. Il entra finalement dans la rue qui le menait directement vers son ancienne demeure. Mark pouvait sentir son estomac se nouer et les larmes lui monter aux yeux. Cet endroit où il avait passé toute sa vie n’était désormais qu’un ancien souvenir perdu. Il prit une grande respiration, posa son regard sur l’animal qui s’était aussi arrêter. Le jeune homme repris le pas, suivi de Lucy qui était sur ses gardes. Tout semblait calme. Trop calme. Il n’y avait aucuns rôdeurs, aucuns cadavres. Seulement un cimetière de voitures et des maisons. Après quelques minutes, Mark se tenait en face d’une petite maison. Sa maison. Il s’approcha doucement de la porte d’entrée qui était toujours fermé. Il posa sa main sur la poigné et regarda Lucy qui regardait autour d’elle. Mark ouvrit doucement la porte tout en tenant sa machette bien fermement dans sa main.

L’intérieur fut ravagé. Quelqu’un était sûrement venu s’y réfugier ou bien prendre quelques effets personnels. Peut-être que cette personne était encore là. À cette pensée, Mark sentit son cœur s’emballer. Lucy marcha devant lui, comme pour protéger son maître. Le jeune homme fouilla d’abord la cuisine. Comme il le croyait, il n’y avait plus de nourriture. Alors qu’il allait se diriger au sous-sol, là où se trouvait sa chambre, il entendit l’animal japper dans le salon. Mark accourut en direction de l’aboiement et fut surpris de voir ce qu’il se trouvait devant lui. Un rôdeur se trouvait plaqué au mur. Un lourd meuble l’empêchait de faire quoi que ce soit. Mark s’approcha du rôdeur, une boule se formant dans sa gorge. Il se trouvait que ce cadavre était son père. Le jeune homme baissa la tête et soupira.

«Je suis désolé… Je croyais pouvoir la protéger, mais j’ai failli à ma promesse.»

Il tentait aussi bien que de mal de retenir ses larmes, mais la pression était bien trop forte.

«Je suis désolé…»

Il prit un élan et enfonça sa machette dans le crâne de ce qui avait déjà été son père. Il poussa le meuble, ce qui fit tomber le rôdeur au sol. Doucement, il prit le cadavre et l’amena dans la cour où il l’enterra. Il resta à l’extérieur pendant quelques minutes avant de retourner à l’intérieur et de prendre le plus d’effets personnels possible. En fouillant dans les nombreux tiroirs à vêtements dans sa chambre, il y trouva une photo. C’était lui et sa famille lorsqu’ils étaient en vacances en Floride. Un sourire s’afficha sur ses lèvres, mais s’effaça aussitôt lorsqu’il entendit des coups de feu à l’extérieur.

Il y avait une horde de rôdeurs qui s’attaquaient à un homme. Il semblait seul et dans le pétrin. Mark hésita longuement, ne faisant pas confiance à tout le monde, mais se mit à sa place. Il aurait sûrement voulu que quelqu’un l’aide. Il fit donc signe à Lucy de rester dans la maison, sortit sa machette et courut vers l’étranger. Le jeune homme tua plusieurs rôdeurs avant que l’homme ne le remarque. Ils tuèrent ensemble sans trop se préoccuper de leur présence. Alors qu’il croyait avoir tué le dernier cadavre ambulant, Mark vit une autre horde au loin qui s’approchait. Non, mais d’où sortaient-ils ? Le jeune homme fit signe à l’homme de le suivre jusqu’à la maison. Il ne savait pas s’il allait le faire, mais ça valait la peine d’essayer.   

« Merci... »

Ce seul mot causa Mark à se détendre un peu. Oui, il venait de sauver un inconnu, ce qui était très rare, mais il fallait toujours resté sur ses gardes. On ne sait jamais les vraies intentions d’une personne au premier regard. Le silence était de retour parmi eux dans la petite banlieue. Lucy restait aux côtés de son maître tout en fixant l’inconnu. Le jeune homme voulu partir et ne plus revenir, laissant l’homme derrière lui, mais le soleil se couchait et l’air commençait à se faire froide. Mark posa son regard sur l’homme qui n’avait toujours pas dit un seul autre mot depuis et qui semblait être sur ses gardes. Après quelques secondes de réflexion, le jeune homme laissa tomber un soupire.

« La nuit va bientôt tomber … Non seulement il va faire froid, mais leurs copains ne vont pas tarder à se pointer. »

Voyant que l’homme restait toujours aussi silencieux et quelque peu méfiant, Mark haussa les épaules et soupira à nouveau.

« Si jamais tu veux survivre cette nuit, je serai dans cette maison là-bas. » Le jeune homme pointa sa maison. « Il n’y a pas beaucoup de nourriture, mais assez pour ce soir. »

Mark attendit quelques secondes afin de voir si l’homme allait parler. Puis, il lui fit dos et marcha aux côtés de Lucy jusqu’à la maison. Il n’allait tout de même pas forcer l’homme à le suivre. Si celui-ci ne pouvait lui faire confiance, c’était son choix. Le jeune homme entra à nouveau dans la maison, ferma la porte et commença à préparer son campement pour le soir. Il s’assit au sol, une canne de nourriture à la main et commença à manger.

De longues minutes passèrent et toujours aucunes nouvelles de l’inconnu. Avait-il vraiment décidé de quitter la banlieue en pleine nuit ? Au même moment que cette pensée traversait son esprit, quelqu’un frappait à la porte. Surpris, mais aussi sur ses gardes, Mark posa la canne au sol là où Lucy en fit son souper. Le jeune homme se dirigea vers la porte d’entrée, sa machette à la main, et ouvrit la porte brusquement. Ce fut une surprise de voir l’homme au pied de la porte. Mark baissa son arme voyant qu’il n’était pas une menace et le fixa longuement avant de lui faire signe d’entrer. Tous deux allèrent au salon et s’installèrent. Le silence régna à nouveau. Ils mangèrent tout en fixant le sol, alors que Lucy dormait bien au chaud et bien collé sur son maître.

« Tu as un groupe ? »

La question semblait un peu directe et impoli, mais Mark devait faire sûr que cet homme ne faisait pas partie du Terminus et qu’ils étaient là pour l’exterminer.