Qu’est-ce qui lui avait prit ? Attaquer le leader n’était pas la meilleure des idées que Mark avait eues. Cependant, il ne pouvait tuer cette pauvre adolescente. Ses pleures résonnaient dans sa tête. De plus, elle était sûrement morte à cette heure-ci. Il n’avait pu la sauver, même en essayant de tuer le leader. Il n’avait réussi qu’à se faire bannir du groupe. Et sa sœur… Pauvre Skye. Elle était prise entre les griffes des cannibales. Qu’allaient-ils lui faire ? La garder saine et sauf ? La violer ? La torturer ? La tuer et en faire leur prochain dîner ? Non. Mark préférait garder la première option en tête.

Il avait couru pendant plusieurs heures sans s’arrêter. L’adrénaline lui faisait oublier la douleur dans ses jambes et son souffle coupé. Il avait si peur que le leader avait envoyé des membres du groupe à ses trousses. Il avait peur de mourir sans même avoir eu la chance de sauver sa sœur. Il traversa les routes, le chemin de fer jusqu’à ce qu’il s’enfonça dans la forêt. Alors qu’il courait encore, il trébucha sur une racine et tomba au sol. Il resta ainsi quelques secondes avant de se lever, le souffle complètement coupé. Sa respiration était rapide et forte. Il avait tout de même courut pendant des heures sans arrêt. Il s’allongea sur le dos, le regard fixé sur le haut des arbres. Sa tête tournait et un haut de cœur le prit soudainement. Mark tenta de se lever, mais n’en fut pas capable dû à une blessure à la jambe qu’il s’était fait en tombant au sol. Il alla donc s’appuyer conte un arbre et prit le temps de reprendre ses esprits.

Cela lui prit quelques minutes afin de réaliser qu’il était seul. La forêt était dans le silence total. Seul le vent dans les feuilles pouvait se faire entendre. Il était seul. Par lui-même. Sa sœur n’était plus avec lui. À cette seule pensée, il sentit la panique lui monté à la tête. Chaque craquement le faisait sursauter. La panique fit en sorte qu’il tenta de se lever, mais la douleur qu’il avait à la jambe lui rappela qu’il devait se soigner avant. Il fouilla donc dans son sac afin de voir s’il avait quelques bandages. Il en trouva peu, mais l’utilisa tout de même. Après avoir pansé la plaie, il se leva, avec quelques difficultés, et marcha doucement dans cette forêt trop silencieuse à son goût. Chaque pas que faisait Mark, il analysait les alentours. Il y avait quelques petits bruits ici et là, mais rien de trop alarment. Enfin, c’est ce qu’il croyait.

Épuisé et quelque peu étourdit, Mark s’arrêta à un gros rocher afin de s’y appuyer et de se reposer un peu. La faim, la soif, la douleur et toutes ses émotions le rendaient malade. Sa tête tournait et sa vision se faisait floue. Alors qu’il allait faire un petit somme, il entendit un grognement qui fit raidir tout son corps. Un rôdeur se trouvait de l’autre côté du rocher et avait entendu les pas de Mark. Celui-ci sortit alors sa machette et se préparait à bondir afin d’attaquer ce cadavre ambulant. Malheureusement pour lui, un autre rôdeur le vit l’attaqua en premier, agrippant son bras. Mark poussa un cri et laissa échapper son arme. Il tomba au sol, le rôdeur sur lui, prêt à le dévorer. Le jeune homme se débattait avec difficulté étant faible à ce moment-là. Les rôdeurs se faisaient de plus en plus nombreux, sûrement après avoir entendu le cri de détresse de la pauvre victime.

Alors qu’il croyait être le prochain repas de ces bêtes, il vit l’une d’elles tomber au sol, inerte. Surpris, Mark leva son regard et vit une jeune femme s’attaquer aux monstres. Étrangement, cela donna un regain d’énergie au jeune homme qui plaqua le rôdeur au sol. Il sortit d’un coup sec son couteau de chasse à sa ceinture et le planta directement dans la tête du cadavre qui s’arrêta de bouger. Mark alla chercher sa machette qu’il utilisa afin de couper la tête d’un des rôdeurs qui le suivait en rampant. Après quelques secondes, ceux-ci étaient tous au sol. Essoufflé, Mark posa son regard sur la jeune femme. Il lui fit un signe de tête la remerciant de son aide. Cependant, il n’en fit pas plus. Il ne faisait plus confiance à personne, surtout après son bannissement du Terminus. En même temps, elle venait de lui sauver la vie. Si elle n’était pas venue, il serait probablement mort à cet instant même. Mark put sentir ses jambes s’affaiblir. Il s’appuya donc à nouveau contre le rocher tout en essayant de reprendre son souffle. Il laissa tomber sa machette, puis se laissa glisser contre le rocher pour finir par s’asseoir au sol. Il enfoui son visage entre ses mains, la fatigue le reprenant à nouveau. Sa jambe faisait si mal, il avait le ventre vide et sa tête tournait encore. Croyant que la jeune femme était partie, il entendit un bruit qui le fit sursauter. Il leva son regard et la vit. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire devant cette étrangère.

Lorsque la jeune femme s’accroupie devant lui, Mark eu un moment d’hésitation. Avait-elle été envoyée par le Terminus pour le tuer ? À cette pensée, il sentit son corps s’enduire de frissons. Il laissa tout de même son regard bien accroché sur elle en cas qu’elle tentait quelque chose.

« Hum, faut vraiment soigner ça... Si ça s'infecte, j'aurai mieux fait de vous laisser vous démerder !  »

Il arqua un sourcil avant de poser son regard sur sa blessure. Elle avait raison, mais il n’avait que quelques bandages dans son sac. Pas de fil et aguille ni de désinfectant. Il était bel et bien dans la merde.

« Vous ne vous êtes pas fait mordre au moins ? »

À ces mots, Mark leva subitement son regard dans celui azur de la jeune femme. Mordu ? Bien sûr que non ! Il se serait tué bien avant cela afin d’empêcher le fait qu’il ne se transforme en une telle créature. Il hocha vivement la tête en guise de non. Cela sembla avoir rassuré la jeune femme qui lui afficha un sourire aimable. Il voulut lui sourire en retour, mais son mal de tête faisait en sorte qu’il était incapable de quoi que ce soit.

« Vous pouvez marcher ? Il ne faudrait pas que leurs potes débarquent ! »

Mark regarda autour de lui. Il était vrai que le bruit avait peut-être attiré d’autres rôdeurs qui étaient en chemin. Cependant, il ne pouvait se lever. La douleur dans sa jambe l’empêchait de mettre de la pression dessus. Il vit alors la main de sa compagne se présenter devant lui. Elle ne semblait pas si sûr de son coup, tout comme Mark. Il hésita un peu et fini par agripper l’aide qui s’offrait à lui. Il se leva doucement, gémissent un peu de douleur. La jeune femme l’aida à marcher.
Ils se promenaient depuis déjà 1 heure et toujours rien. Ils trouvèrent alors un petit chalet à bois ronds qui semblait abandonné en plein cœur de la forêt. Il n’y avait personne aux alentours, ce qui était bon signe. Mark attendit à l’extérieur alors que la jeune femme était partie inspecter l’intérieur. Il put entrer après quelques minutes.

Après que sa jambe fut soignée, la jeune femme réussi à trouver quelque canne de conserves dans les armoires de la cuisine. Ils mangèrent donc en silence devant le petit feu qu’avait fait la jeune femme en entrant. Le silence pesait lourd et Mark pouvait ressentir le malaise qui se faisait entre les deux jeunes gens. Il posa la canne de conserve vide sur le plancher et posa son regard sur sa blessure. Elle était si bien soignée. Il en était presque surpris. Il fit glisser ses doigts sur le bandage ressentant un peu la douleur. Puis, il leva la tête afin que son regard croise celui de la jeune femme assise un peu plus loin devant lui.

«Merci.» Dit-il d’une voix faible.

C’était la première fois, depuis leur rencontre, qu’il lui adressait la parole. Il avait pris le temps de l’examiner et il était presque impossible qu’elle vienne du Terminus. Non seulement, elle l’aurait tué il y a longtemps de cela, mais elle n’avait pas l’allure de quelqu’un qui sortait de ce groupe. Le silence apparut à nouveau. Il faisait désormais sombre à l’extérieur et Mark pouvait sentir la fatigue le gagner. Il s’étendit doucement sur le sol voulant laisser le divan à la jeune femme. Il ferma les yeux et s’endormit rapidement. Il était dangereux, ces temps-ci, de s’endormir sachant qu’un inconnu était dans les parages. Cependant, Mark était dans un bien trop mauvais état pour s’en préoccuper.